Windows mon amour
Pas de surprise pour ce billet, je ressors des restes et les réchauffe pour ajouter une couche sur la déjà très conséquente pile des contestations contre la vente liée du système d’exploitation Windows sur les ordinateurs du commerce.
Mais comme ça fait longtemps que je n’achète plus d’ordinateur « clefs en main », le problème m’était sorti de la tête, et de beaucoup d’autres apparemment vu les résultats de Google qui semble indiquer que cette polémique s’est pas mal dégonflée ces dernières années alors que le problème est toujours présent.
Rappelons le principe : en France (et certainement ailleurs), quand on veut acheter un ordinateur sans trop se prendre la tête, on va chez une des quelques enseignes bien connues qui nous fournit une machine, somme toute acceptable, mais qui présente systématiquement le défaut majeur de déjà posséder un système d’exploitation : Windows (I’m a PC, je ne parle pas de produit Apple ici). Le constructeur prend lui aussi bien soin de refourguer ses softs maisons et quelques autres produits de ses partenaires dont le but se limite bien souvent à consommer de la mémoire/ressource CPU afin de faire apparaître moult pop-ups ou barres d’outils fondamentalement inutiles à grand renfort de transparents et de ‘ting’ écœurants de mièvrerie, le tout requérant des mises à jours quotidiennes. Bref, c’est un peu comme si vous achetiez une voiture, et que – surprise ! – elle vous soit livrée avec un conducteur (pas nécessairement bien doué, il doit s’arrêter très souvent sans raison) et plusieurs autres personnes (disons par exemple et au hasard, un policier, un indien, un soldat, un cow-boy, un ouvrier et un motard) qui ne servent pas vraiment à grand chose sinon augmenter la consommation de carburant, même s’ils paraissent très sympathiques. Ne pouvant les enlever, sous peine de vous faire insulter par le garagiste si votre voiture à un souci, il ne vous reste plus qu’à grimper dans le coffre en priant pour que ça fonctionne suffisamment longtemps pour vous donner le temps de faire votre job…
Bref, c’est chiant quoi. Certains parlent de vente liée, on va aussi râler sur les questions de monopole malsain, bref, en gros en France, on est censé pouvoir demander que ce joli paquet pas forcément désiré soit dégagé, ou au moins remboursé. Comme tous les trucs qui ennuient les boîtes de tailles conséquentes, il n’y a pas vraiment de procédure immédiate, du genre un gros bouton « Voulez-vous acheter cet ordinateur avec un système d’exploitation et des tonnes de parasites inadaptés à vos besoins ? OUI [ ] NON [ ] « , mais il reste possible de se faire entendre, de façon presque simple (parfois) et avec un peu de temps (souvent).
Passons ce premier problème ennuyeux. On se dit « bon, OK, Windows ça va je peux toujours le garder dans un coin, c’est parfois utile (même si les arguments allant dans ce sens tendent à se faire rares actuellement), je vais le garder sous la main au cas où je veuille faire un dual boot ou encore le mettre dans une machine virtuelle ». En gros du bon vieux raisonnement auvergnat : t’as payé un truc, même si tu l’utilises pas tu fais en sorte de le garder intact quelque part. Mais là encore, grosse blague : pas possible de faire une copie du système d’exploitation sur une clef USB, il faut des DVDs… les utilisateurs d’EeePC ont compris où se cache le troll (si seulement il se cache).
Pour conclure, cette petite excursion dans le joyeux monde de la grande distribution de PC ne fait pas vraiment regretter d’en être sorti… J’attends encore de voir l’arrivée très prochaine de Windows 8, originellement conçu pour les tablettes mais transposé à l’identique sur les stations classiques, et qui ne peux pas vraiment se vanter, pour l’instant, de déchaîner les critiques élogieuses. Pour ma part, autant Windows 7, et XP en son temps, pouvaient se prévaloir d’être des systèmes presque sérieux tant qu’on ne poussait pas trop sa bête dans des manipulations tricky, autant Windows 8 mérite plus le nom de « bac à sable multimedia » que celui de « système d’exploitation ». Mais je vous accorde que cette expérience n’a pas dépassé les 20 minutes, un ensemble de symptômes curieux – nausées, bouffées délirantes, pensées suicidaires – m’ayant interrompu.